Ma mouna...
La mouna, j'ignorais jusqu'à son existence jusqu'à ce que Clothilde laisse un commentaire à son sujet sur mon blog. Déborah, elle, je la connais depuis longtemps mais je ne l'avais pas vue depuis des années. Nous nous étions en effet perdues de vue jusqu'à ce que l'une de ses amies (que je remercie d'ailleurs chaleureusement au passage) lui parle de mon blog et l'encourage à le lire, pas plus tard qu'au mois d'avril. Or, vous le savez sûrement, le monde est petit et il n'a pas fallu longtemps pour que Déborah me reconnaisse derrière le hamburger et le croissant ! Elle m'a aussitôt envoyé un petit e-mail dans lequel elle m'a appris qu'elle vivait... à Washington DC, à 2h de chez moi. Je suis vraiment impatiente de la revoir et j'espère que ce sera chose faite avant la fin de l'année. En attendant, Déborah a bien voulu partager sa recette de mouna avec moi et j'espère que Clothilde (entre autres) sera heureuse de la trouver ici !
La mouna est une spécialité algérienne, c'est un gâteau levé parfumé à l'orange et au citron (d'après Déborah) ou à la fleur d'oranger et à l'anis (d'après Sandra) et fourrée de raisins secs.
Correction du 13 octobre : d'après Pia, "la mouna n'est pas une spécialité algérienne à la base : ce sont les pieds-noirs espagnols qui l'ont apporté en algérie. En espagne, ce sont les "monas" et on les fait traditionnellement pour Pâques. On plante un oeuf dedans d'ailleurs. Il y a une légende pied-noire comme quoi un certain général "Mouna" serait à l'origine de la brioche, mais c'est simplement une brioche pascale, comme il y en a (presque) partout en méditerranée."
J'imagine que chaque famille en possède une recette et que les parfums varient d'une cuisine à une autre. La recette de Déborah fait appel à du jus d'orange, du jus de citron, des amandes, des raisins secs et même du chocolat : ce doit être un peu pour tout ça que j'ai mangé une moitié de mouna à moi toute seule. J'ai du mal à resister à un pain bien chaud, pas vous ? Pour limiter les dégâts, j'ai néanmoins décidé de congeler ma deuxième mouna après qu'elle a refroidi. Le matin, au petit déjeûner, c'est un vrai délice !
... et celles de Déborah !
Le texte ci-dessous est de Déborah et je la remercie pour la recette.
Mouna, A préparer le soir
Pour 5 pains :
1kg de farine
100 g levure fraiche
300 g de sucre
4 œufs
1 verre d’huile
1 verre de jus d’orange
½ verre de jus de citron
1 paquet de raisins secs
Amandes ou noisettes
(et pour les amateurs de chocolat : 4 tablettes de chocolat noir, coupé en petits morceaux)
Délayer la levure dans de l'eau tiède. Mettre dans un grand saladier tous les ingrédients à l’exception des fruits et du chocolat.
Mélanger à la main. Bien pétrir. Ajouter de l’eau si nécessaire : la pâte doit être un peu moins compacte que celle de la Challah, elle doit être moelleuse.
Laisser reposer toute la nuit.
Le lendemain matin, la pâte aura bien gonflée et sera un peu sèche sur le dessus. Fariner le plan de travail. Prendre des morceaux de pâte sans la repétrir. Etaler les morceaux un par un au rouleau à pâtisserie pour former des carrés. Les garnir avec les fruits et les morceaux de chocolat (la recette traditionnelle est sans chocolat mais traditionnellement, il y a toujours des gourmands à table !)
Rouler la pâte sur elle-même (comme pour un gâteau roulé). Mettre les pains sur plaque de four fariné ou garnie de papier sulfurisé. Les badigeonner avec un jaune d’œuf et du sucre en poudre. Les laisser reposer 3/4h pour qu’ils gonflent.
(Certaines personnes ne font pas des pains mais des petites boules individuelles garnies au centre.)
Enfourner à 180° C (350°F) 45 à 50 min.
Photo : Déborah. La mienne n'était pas aussi bien roulée !
Notes
Pour mon 1er essai, j'ai grossièrement multiplié les proportions de la recette par 2/5 pour n'obtenir que deux pains. J'ai utilisé :
400 g de farine
34 g (2x17 g) de levure fraiche
120 g de sucre
2 œufs
80 mL d'huile
80 mL de jus d'orange
40 mL de jus de citron
2 poignées de raisins secs
2 poignées d'amandes hachees
un peu moins d'une tablette de chocolat noir
J'ai pétri la pâte au robot en résistant à la tentation d'ajouter plus de farine car je voulais obtenir une mouna bien moëlleuse. J'ai réussi !
Oh là là là là que ça a l'air bon.... Ayant récemment réccupéré un robot et toujours de la levure de boulanger sous la main, ça pourrait bien être ma douceur du weekend. Vive les connections de blogs quand elles aboutissent à de délicieuses recettes!
RépondreSupprimerBonjour Estelle
RépondreSupprimerMerci pour ce billet qui me rappelle tant ma grand-mère. En tant que bonne pied-noir, elle nous régalait de Mouna. Quand elle ne la faisait pas, elle allait en commander chez le pâtissier du quartier qui les faisait aux pralines roses: un délice également!
Bonne continuation ;-)
Audrey
oh bon sang, ça a vraiment l'air super bon cette mouna. j'aurai pas dû regarder ton blog à 10h00 du matin, mon petit déjeuner est loin et le déjeuner aussi.
RépondreSupprimerMiam miam ça a l'air bon !
RépondreSupprimerje vais essayer ça un de ces jours !
Je t'invite à aller voir sur mon blog la photo du cake façon Ispahan que j'ai fait...
ton avis ?
gros bisous !
Argh mon coeur pied-noir défaille... Estelle, la mouna n'est pas une spécialité algérienne à la base : ce sont les pieds-noirs espagnols qui l'ont apporté en algérie. En espagne, ce sont les "monas" et on les fait traditionnellement pour Pâques. On plante un oeuf dedans d'ailleurs. Il y a une légende pied-noire comme quoi un certain général "Mouna" serait à l'origine de la brioche, mais c'est simplement une brioche pascale, comme il y en a (presque) partout en méditerranée.
RépondreSupprimerVoilà, après ce petit rappel culturo-historique, je ne doute pas que la tienne et celle de Déborah soient fort bonnes.
ci-dessous un lien sur ma galerie photo, il y a 2 photos de mounas dessus, si tu veux voir le truc pied-noir
http://album.aufeminin.com/album/see_81341_24/la-cocinera-loca.html
Avec les memes ingredients, ma grand-mere et ma mere m'ont appris a faire une specialite tunisienne qu'on appelle le BOULOU.
RépondreSupprimerC'est ce que j'aime avec la cuisine, c'est toujours les meme ingredients, mais selon les quantites et la facons de les associer, on obtient des resultats completement differents, mais toujours delicieux.
Heureux de voir que la communauté pied noir garde le cap ! :) Moi aussi ça me fait chaud au coeur de voir une recette de mouna ici !
RépondreSupprimerEnfin, non seulement chaque famille à sa recette, mais aussi sa légende, puisque moi j'ai entendu parlé d'une montagne devant laquelle les pèlerins fétaient Paques et qui a donc donné le nom mouna au gateau.
Bref, Estelle merci pour cette jolie recette, que je vais tenter de réaliser à mon tour !
c'est sûr, je vais essayer ! par contre, en cliquant sur le lien du blog de Sandra, j'arrive bien chez elle, mais je ne trouve pas sa recette de mouna. Pourtant à la fleur d'oranger et à l'anis, ça me tente bien.
RépondreSupprimerEstelle si tu savais.....je n'aurais jamais pensé trouver cette recette sur ton blog....
RépondreSupprimerTout simplement car c'est une de mes recettes préférées....celle qui se transmet de mères en filles dans ma famille...
Il y aurait peut être une legere difference (mais c'est normal dans chaque famille c'est different...):
- Beaucoup de fleur d'oranger
- Pas de jus d'orange
- Pas de chocolat
- fruits secs a volonté...
A Paques je mange la mouna et le gateau de Paques ...un délice
bises
pensée gourmande
Waouh tu es trop gentille d'avoir intégré mes commentaires !
RépondreSupprimerVeux-tu que je te passe ma recette (celle de ma grand-mère en fait)? je n'ai pas osé te la coller en commentaire, c'est un peu long.
Vivement Pâques pour de nouvelles mounas !
Merci beaucoup pour cette trouvaille, il me tarde de la tester. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerJ'adore la mouna, c'est réellement une délicieuse brioche !
RépondreSupprimerJe n'ai jamais mangé de Mouna, mais je mets la recette de côté, ça a l'air délicieux.
RépondreSupprimerEstelle, j'éprouve des problèmes à t'envoyer le mail pour le jeu de Noël... pourrais-tu me valider que tu l'as bien reçu? Merci!
RépondreSupprimerWahou, que ça m'a l'air bien bon ça.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas, mais au petit déj, cela doit être un pur régal !
Tu as osé!!! Bravo, Estelle: ta mouna n'est peut-être pas aussi bien roulée que celle de Déborah mais elle est plus "exitante" car entière, elle révèle un coeur de gourmandises.. hummm!! Pour répondre à un commentaire, non, désolée, il n'y a pas encore de Mouna sur mon blog mais cela ne saurait tarder, ça fait longtemps qu'elle me titille!! Par contre, c'est la 1ère fois que j'en vois une aux pépités de chocolat: toutes mes recherches passées avaient abouti à une brioche au sucre grain, éventuellement des zestes d'orange mais rien d'autre!! Mais il est vrai que je ne suis pas d'origine algérienne.. par contre, je suis 100% d'origine tunisienne, et je peux dire que le Boulou n'a rien mais rien à voir avec la Mouna: le boula est un gâteau plutôt sec façonné en pains que l'on sert en tranches pour accompagner le café généralement mais plein d'autres choses. Il est d'usage d'en faire particulièrement pour le soir de fin du jeûne de Kippour mais c'est très fréquemment un gâteau sec du chabbat. La Mouna est une pâte levée a la texture briochée de 'halla puisqu'à base d'huile.. et pour l'origine probablement non juive puisque c'est une brioche de Pâques servie avec des oeufs comme le Tsoureki grec et que les juifs ne consomment pas de pâte levée pendant la fête de Pâques.. Ouf!! j'ai tout dit, je crois.. ne me reste plus qu'à la faire!!
RépondreSupprimerGREAT!
RépondreSupprimerEncore une délicieuse découverte! :-)
RépondreSupprimerMerci pour la correction de la mouna originaire des pieds-noirs d'Oran.... elle est différente de celle que je connais.... mais elle doit être aussi bonne...
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