lundi 9 mars 2015

Let it flow

C'est un lundi de février que le magazine Flow a subitement envahi mon flux Instagram. Une couverture aux couleurs pastel et une ligne éditoriale surfant sur la vague des plaisirs simples, la tentation était forte pour que j'accepte l'offre de Requia de me faire parvenir le magazine. Si j'ai finalement refusé, c'est à cause du prix : 6,95€, c'est le prix d'un livre de poche que je n'envisagerai pas de placer, lui, dans la benne de recyclage quelques mois après l'avoir lu.  


Lorsque j'ai découvert, sur mon flux Instagram, encore, que ma petite sœur avait acquis la publication, je lui ai aussitôt demandé son avis. Ma sœur, Sarah, est une personne que je qualifierais d'entière et authentique. Loin des tendances, ses goûts la guident vers les rayons les moins fréquentés, de la vie en général et de la Fnac en particulier. Sarah ne me paraissait pas être la cible de cette publication aux allures de chamallow et j'ai donc été fort curieuse de savoir ce qui l'avait motivée à laisser Flow l'accompagner dans les transports en commun (ah, la chouette couverture...) et ce qu'elle avait pensé du magazine. Le message qu'elle m'a envoyé sur le sujet était tellement détaillé que j'ai eu envie de le publier ici.
Le magazine est très esthétique mais un peu comme tous ces blogs hyper tendance, tu sais, le côté pâle (on ne dit pas pâle, Sarah, c’est épuré), du pastel, des photos type vieilli qui donnent un petit côté années '70, de jolis petits dessins/photos qui te font dire "oh que c’est mimi !"

Les sujets abordés sont vraiment tendance : la pleine conscience, les plaisirs simples mais ça manque un peu de consistance, de fond (ce n’est pas inintéressant mais insuffisant) et il y a un petit côté "je vais vous expliquer la vraie vie, la douce vie" un peu agaçant. Quand tu lis par exemple l’article qui t’explique que c’est sympa d’entendre le sifflement typique de la bouilloire et de faire du café filtre à l’ancienne - pas dans une cafétière, attention, mais en posant le filtre directement sur la thermos - tout ça raconté sans aucun recul, tel un Christophe Colomb découvrant la vie simple, diffusant la bonne parole, et bien franchement là tu as un peu envie de t’énerver (et de lui offrir une nappe cirée année '70 histoire que ça aille dans son imaginaire !).



C'est dommage, je trouve que cet article ne t’apporte rien, alors que j'adore les cérémonies, tu sais, le plaisir de préparer un thé turc, de l’apprécier dans son petit verre, de l’inclure dans un rituel d’hospitalité et de la même manière, de faire un vrai café turc, où un bon café filtre, de moudre son café, d’humer l’odeur... pour le plaisir, le vrai, j’aime ça ! Dans le magazine, ça sent plus la fille séparée (c’est elle qui le dit, je ne me serai pas permise) et qui essaye de s’en sortir en appréciant les choses simples.

Cela dit, tu as quand même un très bon article sur les Américaines de Paris dans les années '20 et de très bonnes pages shopping, avec une vraie recette de thé chai avec le mélange d’épices qu’il faut, qui a l’air en plus très simple à réaliser.


Tu vois, par exemple, j’adore Oprah. Je la trouve plus sincère dans l’intention , plus intéressante car elle t’apprend vraiment à croire en tes possibilités. Son discours est plus universel car, avec plus de bon sens, elle ne paraît pas, elle est. Flow a ce côté "faites comme moi et regardez comme c’est bien ce qu’on fait" et non pas "mobilisez vos ressources", tu vois ce que je veux dire ?

Si tu as le temps, lis cet article sur la vision de l’auteur sur la cérémonie du thé japonais, et tu comprendras ce qui m’a manqué dans Flow : la sincérité, la bienveillance et la générosité.

Ca reste agréable à lire, il ne faut seulement pas en attendre grand-chose mais, à 6,95€ euros, j’ai le droit d’avoir des articles mieux rédigés que sur des blogs (parfois la rédaction des blogueurs est même plus soignée et plus agréable), et un contenu qui se conserve (là, j’en doute) et surtout moins condescendant…. ou moins didactique peut-être. Les pages développement personnel sont surfaites et, pour le reste, c’est un magazine féminin classique. Je préfère acheter Grande Galérie (7,50€), le magazine du Louvre, où tu apprends (on te guide), tu te poses, tu regardes et tu découvres. Tu peux y revenir sans lassitude, d'ailleurs, tu vois, je les garde tous depuis que je les achète.
Tu ne m’en voudras pas ma petite Estelle mais let it Flow...
Merci Sarah, c'est bien noté, Sarah, je te mets donc le prochain le prochain numéro d'Oprah de côté.

8 commentaires:

  1. Pour ma part, j'ai ressenti la même chose donc heureusement que je ne l'ai pas acheté. Le seul article que j'ai apprécié c'est celui sur les crises de couple et comment éviter le divorce

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    1. Je le decouvrirai lorsque ma soeur me donnera le magazine quand je la verrai :)

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  2. Bonjour Estelle
    Je serais curieuse de savoir si dans l'artcile sur les Américaines de Paris on parle de Djuna Barnes et de Solita Solano, qui viennent de faire l'objet de recherches suite à une photo que j'ai publiée sur mon blog, prises à la terrasse d'un café de la capitale en 1922 ou 25-
    Après enquête il s'avèrent que ce ne sont pas elle.
    Je vois que ta soeur est de bon conseil.
    A bientôt !
    E

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    1. Bonjour Claude et pardon pour ma response tardive ! Une lectrice m'a enfin confirme qu'on parle en effet de ces deux dames et je vais jeter un oeil sur ton blog :)

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    2. Bonjour Estelle
      L'enquêtre n'est pas sur mon blog mais dans des deux articles :
      premier article
      J'avais trouvé la photo en question dans le calendrier 2014 de ma Maman et elle m'avait bien plu.
      Bon week-end !

      second article

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  3. Moi, il m'a bien plu. Je n'attends jamais 200% d'un magazine si ce n'est qu'il soit un tremplin vers d'autres choses, un révélateur et c'est ce que ce magazine a été pour moi. Il était là au bon moment, il était en accord avec ce que j'ai commencé dans ma vie donc c'est presque comme une nouvelle copine avec qui on accroche tout de suite : elle est là au bon moment et on colle :-D

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    1. Tu resumes ce que je ressens vis-a-vis du magazine Kinfolk :)

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  4. J'avais acheté le n°2 un peu par hasard : plus rien à lire, jolie couverture... Quelle déception derrière l'attractivité du visuel : la ligne éditoriale n'est pas claire, le magazine est un gros fourre-tout d'articles très mal écrit et sans fond -je pense n'avoir lu que 10 % des textes, alors que ce n'est absolument pas dans mes habitudes-.

    Je l'ai gardé pour les jolies illustrations qui serviront à faire des décos maison, et puis que ça fait quand même un peu suer de balancer quasiment 7 euros à la poubelle. Mais quel gâchis !

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